Par Manuel Sanson (Mediapart) - le 13/03/2025 à 08h00
L’emblématique usine chimique de Rouen, théâtre d’un gigantesque incendie en 2019, prépare le licenciement de 169 salariés. Les responsables syndicaux soulignent les dizaines de millions d’euros de bénéfices engrangés l’an dernier, et redoutent un démantèlement total.
Depuis septembre 2019, le nom de Lubrizol est associé au catastrophique incendie qui a vu brûler plus de 9 000 tonnes de produits chimiques et engendré un panache de fumée de 22 km, ayant voyagé de Rouen aux Pays-Bas. À cette désastreuse image s’ajoutent désormais des craintes sociales : l’entreprise états-unienne, filiale de Berkshire Hathaway, propriété du milliardaire américain Warren Buffett, a annoncé début février la suppression de 169 emplois sur son site de Rouen, qui abrite son siège français (les effectifs montent aujourd’hui à 665 personnes à Rouen et au Havre). Le 17 février, le personnel de l’usine, dédiée à la fabrication d’additifs pour lubrifiants, a lancé un mouvement de grève spontané d’une semaine, pour faire entendre ses inquiétudes. Les négociations sur le plan de licenciements ont démarré le 3 mars. « On savait que cert...