Par Simon Hauville - le 11/09/2020 à 10h39
Depuis deux ans, ceux qu’on appelle les mineurs non accompagnés (MNA) représentent en moyenne un tiers de la population incarcérée au quartier des mineurs de la prison Bonne-Nouvelle, à Rouen. Tout en bas de la hiérarchie carcérale, ces jeunes étrangers forment un groupe à part, isolé et hermétique, que la société peine à comprendre et prendre en charge.
« Si tu n’as rien à échanger en prison, tu n’es rien. Les MNA sont sans famille, sans relations, sans argent. Ils ne cantinent pas, n’ont droit à rien. » Ce constat, sévère, est dressé par un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) à Rouen qui souhaite rester anonyme. Si sa mission est d’assurer le suivi éducatif des mineurs détenus, il avoue son impuissance à répondre e...